Ce matin, mon dos, mes épaules, mes cuisses, mes mollets et mes avant-bras ! se rappellent mon périple d’hier…
Quand Ludo – le mari de la nièce de mon beau-frère (et oui, c’est une histoire de famille un peu complexe…) – m’a proposé de faire un petit trail, je me suis dit que ce ne serait pas infaisable… Après tout, le jeudi, c’est entraînement ! La veille, je prépare donc un camelback d’un litre, une banane, cinq prunes et quelques amandes – trempées bien sûr ! En montant dans la voiture, souhaitant certainement s’enquérir de ma motivation, Ludo demande « Bon Virginie, je pense que la sortie va durer 5 heures… ». Le reste de la phrase s’est perdu dans les limbes d’une angoisse soudaine… On passe chercher Thierry – le beau-frère du beau-frère de mon beau-frère (c’est clair, non ?) – qui est aussi un ultra-trailer… Les choses se précisent… Quand je comprends qu’on roule jusqu’à l’étang de Soulcem situé à 1500 m d’altitude, je me dis que ma petite banane va être légère…
Avec notre guide Thierry, ses conseils et ses bâtons (merci Thierry, après coup, je peux certifier qu’ils m’ont sauvé la vie !), nous voilà donc partis à 9h50 pour une petite boucle dans la montagne. Mince, je n’ai pas fait mon testament !
Sitôt quitté les bords de l’étang, nous montons littéralement un mur dès le départ : j’essaie d’apprivoiser les bâtons, l’allure est un peu forte, je souffle comme un boeuf ! Thierry me dit que les difficultés peuvent être liées à l’altitude et au manque d’oxygène : sans blague… Au bout de 40 min, je me dis que ça va vraiment être dur. Pour l’instant nous montons mais nous ne courons pas, nous marchons. Heureusement que j’ai les bâtons, ce sont mes bras et mes jambes supplémentaires. Ce qui me rassure un peu, c’est que Ludo, qui a quand même fait la petite diagonale des fous (seulement 65 km), est complètement à la ramasse… Je respire mieux et le planté de bâton est efficace.
On s’arrête pour prendre des photo, le site est magnifique, vue sur l’étang et le barrage, les montagnes découpent le ciel, c’est sublime.
Au bout d’une heure, je regarde ma montre : 2 km ! Ah oui, d’accord… j’espère qu’on ne va pas faire 25 km ! Depuis le début, on suit le ruisseau de la Gardelle, on arrive à plusieurs petits étangs, puis à celui de la Gardelle. Le temps est bleu, il doit faire 26°C, du coup, je plonge dans l’un des petits étangs : l’eau est parfaite, en plus ça rince des heures de grosse suée.
Le périple continue : l’allure est constante, les montées aussi, les cuisses brûlent un peu mais au bout de 3 heures de « balade », même pas mal aux jambes ! Par contre, la distance est ridicule : 6 km !
Je ne saurai vous énumérer tous les étangs que nous avons contournés (Roumazet…), un seul lieu reste en mémoire : Port de Bouët à 2500 m d’altitude et un peu plus loin vue sur l’Espagne et sur le pic d’Aneto, le plus haut sommet des Pyrénées qui culmine à 3400 m.
J’ai expérimenté les descentes avec bâtons, tout cela à allure rapide : casse-gueule à souhait ! Ludo, vrai cabri, était hors de vue !
La « balade » s’est terminée au bout de 6h30 et 15 km pour un dénivelé de 1500 m : inoubliable ! D’ailleurs, mes quadriceps ne pensent qu’à cela depuis ! Courbatures garanties !