Une aventurière de l’inconnu au GRP.

Une aventurière de l’inconnu au GRP.

Cela a commencé il y a 2 ans. A l’affût des kilomètres d’Olive sur le Tour des Lacs (82km et 5000mD+), l’envie de prendre le départ d’une course en montagne est apparue. Par manque d’expérience dans le domaine, l’inscription se fera que début 2018 pour le Tour du Néouvieille 2018 (43km et 2500mD+).

Samedi 25 août 2018, 8h, nous arrivons sur la ligne de départ seulement 2mn avant le coup de pistolet fatidique. Plus le temps de réfléchir, plus le temps de stresser, c’est le moment d’y aller.Le départ est donné, nous nous élançons dans les rues de St Lary Soulan sous les encouragements des divers passants.

Je suis le rythme d’Olive qui alterne course et marche rapide sur les premiers kilomètres. Rapidement, le dénivelé se fait ressentir. Premier col au 5^e kilomètre, le corps à peine réveillé, le mental pas vraiment renforcé, je me persuade que cette course n’est pas faite pour moi. Je me sens mal, prise par des sueurs froides, je soumets l’idée à Olive d’abandonner. Quelques paroles réconfortantes et rassurantes, l’idée d’abandon se fait oublier et je prends sur moi. A nous d’avaler les 40km restants.

Le col de Portet revient dans toutes les conversations des habitués du GRP. Nous nous retrouvons incessamment sous peu à l’assaut de ce fameux col. Une fois le rythme trouvé, il ne reste plus qu’à grimper, qu’à admirer les paysages qui nous entourent ainsi qu’à partager ce moment avec les nombreux passionnés autour de nous.

Une fois en haut du col, c’est l’heure de se ravitailler au restaurant de Merlans. La gentillesse et la bienveillance des bénévoles redonnent le sourire après cette ascension. Nous remplissons nos poches d’eau, quelques TUC avalés et c’est reparti (après une pause photo bien évidemment).

Le sentier devient plus roulant, le long du lac de Bastan. Nous alternons à nouveau course et marche. Les kilomètres s’enchainent, les montées et descentes techniques commencent à rythmer notre parcours. Finalement, cela s’oublie vite quand nous contemplons les différents lacs (Lac de la Hourquette, Lac de Port Bielh) et les paysages à couper le souffle. Les parties plutôt plates permettent d’échanger avec les coureurs, tous présents pour la même cause. L’amour de la montagne, l’amour de la nature, l’amour du sport et des choses simples. Tous aussi intéressants, les heures défilent à converser.

Au 30^e kilomètre, nous retournons au restaurant de Merlans se ravitailler. J’allume mon téléphone pour signaler à ma famille que tout va bien. Le temps se gâte, nous prenons le temps de nous ravitailler avant de reprendre le fameux col de Portet. Emmitouflés de la tête aux pieds, nous partageons cette dernière ascension avec un coureur du Tour des Cirques (123km et 7000mD+). Son récit de course nous donne la chaire de poule, il n’y a qu’ici que l’on peut ressentir de telles émotions aux côtés de personnes donnant le meilleur d’eux-mêmes. Nous partons devant à partir du 35^e, c’est l’heure de descendre jusqu’à Vielle-Aure.

Nous trottinons dans les singles, sous le brouillard et le froid montagnard. Les kilomètres sont rapides. Nous profitons, je dirai même, nous « kiffons ». L’arrivée nous attend. Nous apercevons des habitations au loin, le sourire aux lèvres, on cavale et on double de nombreux concurrents. On se donne des objectifs motivants pour gagner de plus en plus de places. Sur les 2 derniers kilomètres, tous les 500mètres sont indiqués. Place au mental, le physique commence à saturer. Seulement le mental, c’est lui seul qui nous permet de finir de telles distances. Il y a de plus en plus de spectateurs sur les côtés, le bruit du speaker raisonne dans les chemins montagnards.  Plus qu’un kilomètre, plus que 500m, et c’est fini. C’est le moment de tout oublier, de juste profiter de ce passage de ligne d’arrivée, main dans la main avec Olive. 8h40 d’effort, 8h40 de course en montagne, mais surtout, 8h40 de partage et de bonheur.

GRP, à l’année prochaine je l’espère.–

Emilie ROBIN