Il serait fastidieux de vous relater presque 16 heures de course… Alors trêve de suspense, allons droit à l’essentiel : ils l’ont fait ! They did it !
Relier la Tranche-sur-Mer à Noirmoutier en 118 km !
Partis à 4 h du mat’ avec seulement 1 ou 2 heures de sommeil en poche, les cinq fous du défi – Charlotte Willy Fred Fabien et Jean-Mi – pouvaient compter sur leur staff de pro : Sophie, Isabelle et David, sans qui rien n’aurait été possible.
D’autres fous ont décidé de faire un petit bout de chemin avec eux jusqu’à la Vinière : Mathias et Nicolas B, pour qui une trentaine de km au petit matin n’a rien d’épouvantable…
Fred vous dira que rien que pour voir les premiers rayons du soleil sur les marais de Talmont et Eric H chanter « I Will survive » à Cayola, le défi en valait la peine !
Une partie du club a rejoint nos fous à la Chaume, après « juste » 45 km de préliminaires : un petit sandwich pour Willy et c’est reparti, une dizaine de coureurs dans la foulée de nos héros, encadrés par une huitaine de cyclistes. Le peloton de sportifs a mis à mal le décret limitant les regroupements à six personnes…
À la Gachère vers 11h40, Charlotte me dit qu’elle a 59 km, soit exactement la moitié du défi (mais ça, on ne le saura qu’à la fin) : c’est l’heure du déjeuner ! D’ailleurs, comme le dit si bien notre coach Guillaume, Willy a certainement confondu le défi avec une marche gourmande ! Un sandwich à chaque étape, une salade entre deux, du taboulé, des pâtes, quelques abricots et plusieurs grammes de fromage comme hors-d’oeuvre : il a dû absorber son propre poids en ravito !
Mais chaque ravito est aussi l’occasion de changer de chaussettes et de maillot et Jean-Mi, qui bichonne ses petons, se laisse déborder par le temps et ne se ravitaille pas… Cette erreur lui sera fatale pendant tous les km suivants. Nous partirons de St Gilles-Croix-de-Vie sans lui et sans Fabien, qui lui souffre de ses tendons depuis la Chaume au moins. Jean-Mi fera quand même 90 km en tout et Fabien ira jusqu’à 100 km : respect !
À St Gilles, il est 15h, le soleil est radieux, toute l’équipe est motivée ; des coureurs cèdent leur place à d’autres, nous sommes désormais cinq à escorter Charlotte, Willy et Fred :
- Patrick
- Serge
- Fabrice (qui ne devait faire que 30 km mais qui en fera finalement 51 – aucun rapport avec une préférence quelconque pour un certain alcool anisé…)
- Karim (qui ne devait pas du tout courir mais qui s’est dit « Tiens, il fait beau, je vais courir avec eux finalement » et « Ah je n’ai pas d’affaires pour courir… Qu’à cela ne tienne, je vais chiner des chaussures « un chouya » trop petites à Fred »…!)
- Et moi-même.
Le plus difficile est alors de courir à petite allure et de marcher pendant les côtes ! Évidemment, nos héros, avec 80 bornes dans les pattes, doivent s’économiser pour pouvoir finir ; mais moi j’en ai déjà plein les jambes à St Jean-de-Monts après 18 km : la honte !
Il reste à peine un semi-marathon avant la fin et notre staff décide de rajouter un ravito sauvage dans 8 km. Sage décision car les coups de mou se multiplient dans cette forêt infernale qui devient de plus en plus sombre à mesure que le jour décline… Je suis obligée de faire la pitre pour enrayée la monotonie. Karim n’en peut plus (de moi ?) de ses orteils, Serge est tout frais, Willy et Fred ne parlent plus…
Il est exactement 17h29 (photo comme preuve à l’appui) quand nos trois héros passent le cap des 100 bornes ! C’est jouissif et en même temps très dur parce que ce n’est pas fini : il faut atteindre ce fameux pont !
Tenez-vous bien : même Charlotte en a plus qu’assez et souhaite ardemment en voir la fin ! Non qu’elle ait mal quelque part mais la lassitude l’emporte sur l’envie…
Ce n’est qu’à 19h47, après les km les plus longs jamais parcourus, que nous franchissons enfin le pont tant convoité : nos amis de la logistique et le fan club de Charlotte nous attendent tout sourire pour pouvoir enfin déboucher des boissons dignes de ce nom ! (y en a marre de boire de l’eau !)
Quelle fierté de vous avoir accompagné sur ce défi et de vous voir le réussir !
(j’ai une petite pensée pour Robocop et les orteils de Karim : courage !)